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Ce blog n'est pas un livre construit mais un ensemble de touches d'émotions ou de réflexions nées de quelques années de parcours professionnel et amical dans trois pays du Sud essentiellement : Haïti, Congo RDC et le Sénégal. Vos commentaires sont bienvenus autour de ces textes sans prétention. Juste un partage pour aussi faire découvrir de belles histoires au Sud et des moins drôles. Et n'oubliez pas de cliquer sur "plus d'infos" pour voir la suite de chaque billet !

dimanche 12 juin 2011

UNE BELLE AVENTURE BIO AU SENEGAL

LA FERME ECOLE AGROECOLOGIQUE DE KAYDARA

Présentation

La Ferme Ecole Agro-écologique de Kaydara a été initiée par les membres de l’association Jardins d’Afrique sur un terrain qui à l’origine était d’une superficie de 3 ha,  et est  actuellement de 10 ha et demi, dans une zone peu arborée. L’association « Jardins d’Afrique » a été créée, à Mbour le 10 Octobre 2000, par plusieurs membres de l’association AGRINAT (Association des Agriculteurs Naturalistes du Sénégal) et à l’initiative du président d’AGRINAT, M Gora Ndiaye. Jardins d’Afrique est membre fondateur de la FENAB ( Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique au Sénégal) et en assure la vice–présidence, et membre fondateur du REPTA / SEN ( Réseau pour l’Education pour tous en Afrique / Sénégal).

Cette Ferme Ecole se trouve dans le village de Keur Samba Dia, dans le Sine Saloum, communauté rurale de Fimela, région de Fatick au Sénégal, à proximité de la Rôneraie, classée réserve naturelle de la biosphère par l’UNESCO. La ferme pratique l’agriculture biologique sous les cocotiers, Jardins d’Afrique s’étant spécialisé dans cette production d’arbres depuis de longues années.

Les objectifs de la ferme sont :
1.    Former et renforcer les capacités des jeunes ruraux pour leur offrir une chance de vivre sur leur terre avec une agriculture économe, autonome, performante, maîtrisable et respectueuse de l’environnement et de la nature pour qu’ils deviennent des entrepreneurs ruraux, et des fermiers relais
2.    Favoriser l’appropriation communautaire d’un modèle performant d’organisation du paysannat par le biais de la Ferme Ecole .
3.    Aider les familles à assurer leur autonomie alimentaire

Les formations portent sur les connaissances nécessaires à la conduite de toutes les activités d’une ferme :
a)   techniques culturales en maraichage, floriculture, arboriculture ;
b)   compostage, utilisation de traitements naturels (principalement à base de neem) ;
c)    élevage de volailles, bovins, ovins, caprins, lapins ;
d)   hygiène et propreté ;
e)   gestion.

Peuvent bénéficier de la formation :
a)   Les jeunes exclus du système scolaire,  et leurs familles ;
b)   Les jeunes urbains sans emploi, et leurs familles (venant de Mbour, Thiès, Kaolack) ;
c)    Les jeunes fermiers de la zone d’impact de la Ferme Ecole.
Quatre jeunes issus de la première promotion ont pu être installés dans le périmètre de la ferme.
Un des élèves de l'école qui garde le sens de l'humour


REGARDS PERSONNELS

Cette ferme de Kaydara est magique. Gora Ndiaye, un vieux jardinier (il se définie comme cela), bougon à l’itinéraire professionnel diversifié, ne transige pas. Ce sera bio et ce sera vrai. Josette, une française qui l’accompagne donne de sa personne et assure la gestion. Mamadou s’occupe du commercial pour vendre la production des élèves.

J’ai beaucoup appris de cette équipe. D’abord, parce que Gora réussit dans ses projets au Sénégal et moi j’ai un peu raté (une autre histoire qu’on racontera plus tard). Ensuite ces gens inventent : les élèves ont leur « bureau » sur leur parcelle où ils s’échappent pour réfléchir (entre midi et 16 heures il fait chaud au Sénégal !). Gora est gravement droit et je l’ai vu dans la relation avec d’autres institutions partenaires. Gora sait jouer les constructions pour le développement, lucide mais fidèle. Avec l’atelier solaire de Meckhe, Jariñoo Jant Bi, il a su leur faire confiance et leur confier la création d’un château d’eau et d’un pompage solaire.
L'installation solaire réalisée par une OP, l'UGPM de Meckhe
Mais j’ai aussi appris avec eux sur le maraîchage bio. Je ne suis pas agronome mais j’aime comprendre. Et j’ai vu : ces élèves qui posent les aubergines sur des noix de coco pour que les « bêtes de sols » n’attaquent pas ; ces cultures associées où la fraise peut pousser sans attaque parce qu’on l’a associée à du poireau ou de l’oignon, plantes répulsives par excellence !
Association  de cultures : fraises et oignons
 Et ces petits rouleaux de paille sur lesquels on pose les fraises pour éviter d’autres attaques du sol. Et cet élève qui avait épandu directement dans sa parcelle du fumier au lieu de faire du compost pour brûler les bactéries rapportées avec le fumier. Il a eu plein de problèmes mais a compris le message de Gora : passer impérativement par le compost.
Nous ouvrirons prochainement un autre débat : le bio est-il rentable au Sud ? Faut-il se faire certifier par des auditeurs du Nord ?

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je monte actuellement une ferme pilote dans la région de la Somone. Cette ferme verra le jour début 2014.

    Cette ferme a pour but de recueillir et centraliser les différentes techniques sub sahariennes, mais aussi de faire intervenir des ingénieurs agronomes de Belgique et de France.

    Je serais présent du 29 Mars au 19 Avril 2013 et ce serait avec plaisir que je vous rencontrerais. 

    Mr peru Patrice : 06-60-61-62-06
    http://www.facebook.com/afdeas

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