Les abeilles cherchent l'eau sur un tuyau d'arrosage |
Vous vous demanderez pourquoi je m’intéresse aux abeilles.
Je ne suis pas spécialiste et suis incapable de dire si, sur la photo
ci-dessus, prise par mon Canon à Pointe
Sarène, ce sont des guêpes ou des abeilles. M’en fous. J’aime cette photo.
Peut-être que je
m’intéresse aux abeilles pour ne pas aborder les problèmes de fond de ce monde
qui marche sur la tête. La dette, l’euro, tout cela va nous péter à la
figure. Dans les pays que j’aime, entre autres Sénégal et Haïti, cela ne va pas
bien. Au Sénégal, les mécontentements populaires
grandissent. En Haïti, le Parlement s’obstine à ne pas accepter les Premiers Ministres
choisis par le Président nouvellement élu et qui ne manque pas d’énergie et de
bonnes intentions. Et puis la solidarité internationale doit être
revisitée : elle pêche trop par compromission avec les systèmes et ne
remet pas en cause son substrat idéologique, qui est de faire de la souffrance
un fond de commerce, de penser à la place des organisations de base des pays du
Sud qui ont pourtant de l’épaisseur, inscrites dans leur histoire et dans des
luttes anciennes. Bref, je mets la tête dans le sable, comme l’autruche… qui a
un peu disparu du Niger. Mais ne vous inquiétez pas : ce qui apparaît sur
ce blog n’est que la partie visible de l’iceberg… Tout vient à point qui sait attendre…
Revenons aux abeilles. Ce n’est pas seulement par fuite que
j’aborde ce chapitre. Je trouve un caractère symbolique à l’histoire qui peut
se résumer à ceci : la conjonction des pesticides inventés par l’homme
alliés à des bactéries naturelles tue une espèce animale qui, par son action de
pollinisation, permet à la vie naturelle d’exister et aux plantes de se
reproduire. Ces plantes qui nous nourrissent. Plus d’abeilles, plus de plantes,
plus de nourriture… Ce n’est pas de la synergie cela ?
Deux phénomènes sont certains :
1.
Il y a disparition des abeilles, en masse et
cela sur plusieurs continents ;
Disparition des abeilles en masse
Le phénomène de la disparition des abeilles ne fait aucun
doute. Des sites scientifiques comme d’autres des agences gouvernementales ou
internationales signalent la disparition des abeilles. Je citerai
futura-sciences, Terre sacrée, Agoravox… L’évènement a donné aussi lieu à un
article du très officiel site www.science.gouv.fr.
Le dossier le plus complet vient de paraître sur le site du Programme des
Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) en mars 2011. Dans un article du 9
juillet 2011, Le Monde cite une nouvelle étude de la revue scientifique PLoS One qui
pourrait bien apporter l’explication du phénomène.
Où enregistre-t-on la disparition des abeilles ?
Principalement aux
Etats-Unis et en Europe : 25 % des colonies sont décimées en
Allemagne, idem en Suisse, au Portugal, en Grèce et dans de nombreux autres
pays d’Europe. A Taïwan également 25 % des colonies sont décimées. Le taux de
mortalité apicole atteint des records, de la fin de l’année 2006 à la fin de
l’hiver 2007 : perte de 60 % des colonies aux USA et jusqu’à 90 % dans certains
Etats de l’Est et du Sud ; 40 % des ruches se sont vidées au Québec. Le nombre
de colonies d’abeilles a chuté de 85% dans les pays du Moyen Orient.
Comment se manifeste la disparition ?
« Du jour au lendemain la ruche se vide et
l’on ne retrouve que peu ou pas de cadavre. Ce syndrome d’effondrement des colonies,
appelé en anglais Colony Collapse Disorder (CCD) est décrit depuis les années
1970. Il est caractérisé par une absence d’ouvrières, seules restent la reine
qui continue de pondre et quelques jeunes abeilles. Les rares adultes encore
présents sont infestés par différents virus pathogènes et des champignons[1] ».
Quelles sont les causes identifiées ?
L’étude du PNUE
indique : « Plus d'une
douzaine de facteurs (allant de la diminution globale du nombre de plantes à
fleurs et de l'utilisation d'insecticides nocifs pour la mémoire des abeilles à
la propagation des ravageurs et de la pollution atmosphérique dans le monde
entier) pourraient se cacher derrière le déclin des colonies d'abeilles observé
dans de nombreuses régions du globe ».
Le PNUE
précise :
1. De
nouveaux types de champignons pathogènes virulents, qui peuvent être
mortel pour les abeilles et les autres principaux insectes pollinisateurs, ont
été détectés dans le monde entier ;
2. Quelques
20.000 espèces de plantes à fleurs, dont de nombreuses espèces d'abeilles
dépendent pour se nourrir, pourraient disparaître au cours des décennies à
venir si les efforts de conservation ne sont pas renforcés très
rapidement ;
3. L'utilisation
excessive de produits chimiques dans l'agriculture, par exemple les
insecticides systémiques, est préjudiciable et toxique pour les abeilles ;
4. Le
changement climatique, si l'on ne fait rien pour le contrer, pourrait
encore aggraver davantage la situation, et ce de différentes manières: en
modifiant les périodes de floraison des plantes, ou encore en déplaçant les
saisons des pluies etc. Cela pourrait également affecter la qualité et la
quantité de production du nectar par les plantes, provoquant un cercle vicieux ;
L’article du Monde
cité dans les sources, qui rend compte d’une étude scientifique est encore plus
inquiétant.
En quoi est-ce grave ?
La réponse nous est
apportée par Monsieur Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l'ONU
et Directeur exécutif du PNUE : « La
manière dont l'humanité gère ses actifs naturels, notamment ceux qui touchent
aux populations de pollinisateurs, définira en partie notre avenir collectif au
cours du 21e siècle. Le fait est que sur
les 100 espèces végétales qui fournissent 90 pour cent de la production
alimentaire dans le monde, plus de 70 sont pollinisées par les abeilles.
Au 21e siècle, les êtres humains ont fabriqué l'illusion qu'ils pouvaient être
indépendants de la nature grâce aux prouesses de la technologie. Le cas des
abeilles nous rappelle à la réalité: avec près de sept milliards de personnes
sur terre nous sommes au contraire beaucoup plus dépendant des services que
nous offre la nature».
Ce que j’en pense, comme simple terrien
1. J’ai peur.
J’ai lu encore que les abeilles et autres pollinisateurs sont en quelque
sorte l’indicateur précoce de la santé du monde animal et végétal. Je dois dire
que j’ai peur pour les générations futures. La déclaration d’Achim Steiner est
très, très inquiétante.
2. 2. Il
existe des pesticides très dangereux, pour les abeilles comme pour les humains.
Ils s’appellent Gaucho®, Régent®
et ont été interdits en Europe. Mais ne les retrouve-t-on pas dans les pays du Sud, véritable dépotoir des
produits dangereux écartés du Nord ? Et le problème n’est pas résolu pour
autant car de nouveaux produits similaires prennent le relais, aussi
dangereux pour les abeilles. Ils sont distribués par Bayer sous plusieurs
appellations : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage
entre autres. le Cruiser, à base de thiametoxam, est également dénoncé par les
apiculteurs.
3. 3. Nos sociétés occidentales productivistes
sont vraiment, vraiment dangereuses.
Souvenons nous de la crise de la vache folle, de l’invasion des algues
vertes, de H1N1 (OK cela venait d’Asie, mais de quelle Asie ?), plus
récemment de la bactérie E.Coli (Qui viendrait d’Egypte ? Merci la mondialisation !
Mais on ne croît pas trop à leurs histoires car ils ont accusé l’Espagne, puis
la Basse Saxe puis quoi encore … ?). Je ne ferai pas longue diversion sur
la crise du sang contaminé ou sur les effets du Mediator qui relève plutôt du
domaine de la santé. Une chose est
certaine : le vivant est malmené dans nos sociétés du Nord. Gravement, et
cela n’est pas de bon augure pour l’avenir de la planète.
4. On nous
fait croire qu’il existe des normes et des agences de contrôle. Mais il ne fait
nul doute qu’il y a collusion entre les
entreprises qui recherchent le profit, quelle que soit la conséquence sur la
planète et ceux qui travaillent dans les agences de contrôle.
5. Il est heureux que l’Afrique et l’Amérique Latine ne soient pas atteintes. Cela peut faire des débouchés pour le miel et tous les autres produits dérivés.
5.
6. A part des études sur le phénomène, nous ne voyons pas des actions vraiment
concrètes dans les pays du Nord pour sauver les abeilles ; et les
partis politiques, ceux qui feront les politiques dans les années qui viennent, ne se préoccupent pas vraiment de ces phénomènes. Comme les élus des régimes
précédents, ils ne bougeront que lorsque les catastrophes seront arrivées.
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